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~ LETTRE(S) À SOI ~ 

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Rencontre intergénérationnelle autour de l’amitié, de l’amour et de la sexualité

visuel © Elsa Hieramente ed. Les Venterniers

C’est le titre du projet co-créé et mené à quatre mains, par Bernadette Gruson et Florian Vörös, maître de conférence chercheur enseignant en sciences de l’information et de la communication de l’Université de Lille. La journée d’études Que peuvent les arts pour l’éducation à la sexualité ?* à l’Espace Culture Campus Cité Scientifique de Lille, a lancé le projet de manière saisissante.

La journée recherche-création du 6 octobre 2023 a donné lieu à une captation sonore réalisée par Radio Campus Lille.

Des ateliers d’écriture sont menés par Bernadette Gruson d’octobre à décembre en partenariat avec la Direction Culture de l’Université de Lille. Ainsi qu’un stage écriture et corps coanimé avec Cyril Viallon. Une étape de travail est mise en place du 20 au 26 novembre 2023 sur le territoire de la Communauté d’Agglomération Lens-Liévin en partenariat avec Droit de Cité, le Centre culturel La Gare de Méricourt et le Toit Commun à Lens. Une journée recherche-création a lieu le lundi 27 novembre 2023 au Toit commun à Lens avec ateliers de sensibilisation, table ronde, lecture de textes Lettre(s) à soi, concert de Ismael Métis.
Le second volet du projet se déroulera de janvier à juin 2024 avec le Collège Jules Verne de Grande Synthe dans le cadre du 
dispositif RésAC. D’autres étapes de travail sont prévues sur le Département du Pas-de-Calais en 2024.

Calendrier et actions en cours.

Les interventions des artistes, enseignant·e·s-chercheur·euse·s et médiateur·rice·s culturel·le·s* nous ont réellement saisi·e·s, elles nous donnent envie de saisir, de continuer à saisir les questions de violences et de dominations et en particulier de dominations adultes sur les enfants. Questionner les angles morts, le langage, les représentations, les postures, les schémas, les habitudes, pour « incarner ce qu’on veut voir advenir ». Je cite cette phrase de Lex Frattini, formateur en prévention contre les VSS. Il y en a eu beaucoup d’autres saisissantes. « Le langage sert à ne pas dire », ce n'est pas l'inceste qui est tabou c'est dire l'inceste qui l'est. Bérénice Hamidi, Professeure en études théâtrales à l’Université de Lyon 2, directrice du Laboratoire Passages XX-XXI, le rappelle en mentionnant Dorothée Dussy, l'anthropologue, autrice de l'ouvrage Le berceau des dominations. Et ça nous frappe. Ça frappe parce que la confiscation de la parole entretient le silence, la sidération, et aussi l’ignorance. Autrement dit, pour que ces savoirs, expériences, situations ne soient plus marginalisées, invisibilisées, tues, il faut dire, mais comment dire, sensibiliser, partager quand on sait qu'un enfant sur cinq est victime de violences sexuelles en Europe. Comment aborder l'amitié, l'amour, la sexualité dans ce contexte ? Comment permettre au langage de dire ? Comment accueillir la parole des personnes, adultes ou enfants, touchées par les violences ? Comment envisager l'amitié, l'amour, et la sexualité avec joie ? C’est la question qui va animer la suite du projet.

Ce projet cherche à faire émerger un espace sensible, critique et bienveillant à même d’interroger les normes et les rapports de domination à l'œuvre dans l’apprentissage de la sexualité.

Avec la force insufflée par ces échanges, nous poursuivons le projet avec des ateliers d’écriture. En trois séances, il s’agit de revenir sur l'adolescent·e que vous avez été à partir d’archives personnelles (souvenirs, photos, journal intime, objets culturels ou de la culture pop de l’époque). Ouvrir un dialogue entre soi, adulte aujourd’hui, et cet·te autre qui a été soi, ado d’hier. Ces récits (qui ne se limiteront pas à la question des violences) seront ensuite destinés à être lus, discutés puis interprétés par des adolescent·e·s d’aujourd’hui, élèves d’un collège de la région.

Pour ce retour au soi adolescent d’hier, nous nous sommes inspirés de « Mémoire de fille » de Annie Ernaux et du texte « Conjurer l’oubli. Pour une réminiscence politique de nos enfances » publié à titre posthume par le philosophe de l’éducation Tal Piterbraut-Merx dans PD La Revue. Reconstituer la situation d’ignorance et de vulnérabilité dans laquelle le soi adolescent se trouvait, peut « mettre au jour non seulement les cadres de [notre] propre mémoire d’alors mais également celle de la plupart des filles de [notre] époque et peut-être encore un peu celles d’aujourd’hui ». Le texte autobiographique d’Annie Ernaux permet selon Tal Piterbraut-Merx de « repenser radicalement les structures institutionnelles et sociales qui organisent l’enfance ». Lettre(s) à soi, c’est une tentative t’atteindre un certain point du passé qui est l’avenir du récit de soi, et le présent d’un autre soi, élève de quatrième. A la croisée, intergénérationnelle, nous cherchons à faire émerger un espace sensible, critique et bienveillant à même d’interroger les normes et les rapports de domination à l'œuvre dans l’apprentissage de la sexualité.

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